En vacances, les langues se délient
Le contexte : la mer, des salarié(e)s en vacances et des ras-le-bol partagés autour d’un verre :
Habitant le Sud, j’ai souvent l’occasion d’échanger avec des salariés en vacances. Facile, on boit un verre et les discussions s’installent entre 2 tables partant d’une simple phrase :
« Quelle chance d’habiter ici ! J’imagine que travailler ici, ça facilite la vie.
Moi, je suis là pour une semaine et je compte bien me relaxer. Je suis censée être heureuse au travail et la direction fait tout pour ça : yoga, ateliers de respiration, des moments fun…
Mais je me sens plus vidée que jamais parce que ça me fout une pression et du coup je me sens de plus en plus mal. »
En écoutant, je me dis vraiment que j’ai la chance de ne pas subir cette injonction permanente au bonheur au travail.


Il ne suffit plus d'être performant. Il faudrait aussi être heureux.
Parce que d’après ce que j’entends très souvent, il ne suffit plus d’être performant.
Maintenant il faudrait aussi se sentir épanoui, joyeux, aligné, sous peine de passer pour « pas impliqué » ou « en crise perso ».
Ah ? Et si on ne va pas bien ?

« Tu ne le fais pas ? Bah voilà le résultat. »
Mais moi j’m’en fous en fait ! A 50 ans on vient de m’apprendre que la respiration permettait de clarifier son esprit. Je suis d’accord sur le principe mais entre un nouveau fonctionnement et sa mise en action, permettez-moi de digérer l’idée !
Avant, fallait faire des heures sup’ pour y arriver et maintenant je dois m’arrêter pour respirer ! L’idée me plait mais je ne suis pas habitué(e) !

Résultat : toujours la même fatigue, la même démotivation, la même déprime, doublées d’une culpabilité, sans parler de la honte de ne pas arriver à être heureux au bureau.
Merci aux dirigeants qui agissent.

J’avoue que ce constat me barbe. Pas par rejet.
Mais par lucidité ET par respect pour l’intelligence humaine.

Mais d’autres cochent la case QVT sans vraie remise en question.
Et ça, ça finit par se voir.
Travailler, ce n’est pas jouer un rôle dans une comédie bien-être.
C’est avoir le droit d’être soi, avec ses hauts, ses bas et ses vraies envies.

Profitez. Dormez. Respirez (ou pas).
Et si ça gratte encore à la rentrée peut-être que le vrai sujet est ailleurs.